En Psychologie Clinique, on a pu distinguer une clinique à mains nues et une clinique instrumentale, ou armée. » (Chiland, 2013, p. 2). La clinique à mains nues est mise en avant dans l’entretien clinique, où le seul instrument du clinicien est son propre appareil psychique. La clinique instrumentale, dite armée, fait usage d’outils tels que les tests. « La clinique instrumentale usuelle s’appuie sur des instruments proprement psychologiques qui ont été préparés, élaborés, avant la rencontre avec le sujet. Les tests sont par excellence un de ces instruments. » (Chiland, 2013, p. 2).
Chaque test psychologique a son propre protocole de passation. Un protocole est défini comme une « description précise des conditions et du déroulement d’une expérience, d’un test » selon le Dictionnaire Le Robert. Chaque test psychologique suit un protocole précis qui doit être respecté et suivi rigoureusement par celui qui le pratique pour s’assurer de son bon déroulement. La mise en place et le respect du protocole de passation de chaque test constituent ainsi des éléments incontournables qui permettent de s’assurer du bon déroulement de chaque passation de test et par conséquent de s’assurer de la fiabilité et de la validité des résultats qui en découlent.
Les tests psychologiques constituent un outil à la disposition de celui qui le pratique dont il peut se servir pour mener à bien un examen psychologique. L’usage des tests psychologiques peut aider à la compréhension d’un fonctionnement mental ou à poser un diagnostic, à travers la récolte d’informations psychologiques dans un domaine particulier et en suivant un protocole rigoureux, précis et complet.
Celui qui pratique les tests effectue alors un choix de test précis en fonction du contexte de sa pratique, du type de problématique que rencontre le patient et de ce qu’il souhaite évaluer, autrement dit de l’examen souhaité.
L’utilisation de chaque test est standardisée. Elle regroupe la passation proprement dite (avec un support matériel particulier et des consignes particulières), les modalités de réponses précises, les critères de cotation du protocole récolté, les modalités d’interprétation des résultats, leur restitution au sujet et la rédaction d’un compte-rendu dans certains cas. Les résultats obtenus ne prennent sens qu’une fois qu’ils sont interprétés par celui qui les pratique.
Nous distinguons plusieurs types de tests psychologiques :
- TESTS DE DIAGNOSTIC : L’usage de ces tests permet d’identifier la présence de troubles psychologiques et de les définir.
- TESTS D’INTELLIGENCE (QI) : Ces tests permettent d’évaluer les capacités cognitives à travers différentes dimensions.
- TESTS NEUROPSYCHOLOGIQUES : Ces instruments sont utilisés pour mesurer les fonctions cérébrales et cognitives, ce qui permet de diagnostiquer les dysfonctionnements ou les lésions cérébrales, ainsi que d’évaluer des déficits spécifiques tels que la mémoire ou l’attention.
- TESTS DE PERSONNALITÉ : Ces tests sont utilisés pour évaluer la manière dont les individus perçoivent et interagissent avec le monde qui les entoure en analysant leurs traits stables de personnalité.
- TESTS PROJECTIFS : Ces tests mettent en lumière les conflits inconscients de l’individu par l’interprétation de stimuli ambigus, fournissant ainsi un aperçu des processus psychiques sous-jacents.
- TESTS D’APTITUDE : Ils fournissent des renseignements précieux pour l’orientation professionnelle ou éducative en évaluant les aptitudes spécifiques d’un individu dans divers domaines.
- TESTS COMPORTEMENTAUX : Ces tests sont souvent utilisés pour évaluer les comportements en les observant directement dans des environnements naturels ou contrôlés.
Les résultats des tests constituent des informations personnelles et sont couverts par le secret professionnel. Leur restitution a lieu dans le cadre d’une relation de respect et de confiance établie avec le patient. Les résultats des tests ne peuvent ainsi être divulgués à d’autres personnes sans l’accord du principal intéressé.
Une recrudescence de l’usage des tests apparait aujourd’hui. Cependant, l’usage des tests est une pratique qui doit être encadrée. Son usage doit être fait par un professionnel compétent en la matière et répondre à un besoin précis afin d’éviter toute dérive.
Enfin, les résultats obtenus aux tests constituent une donnée parmi d’autres qui doit être mise en lien avec le recueil d’autres observations cliniques, et ce notamment dans une perspective psychanalytique : « La démarche d’interprétation des données repose donc sur leur confrontation à un système de compréhension structural et dynamique qui permet de donner une cohérence aux résultats et de dégager ce qui caractérise intrinsèquement le sujet rencontré. » (Emmanuelli, 2003, p. 15)
RÉFÉRENCES :
– Chiland, C. (2013). L’entretien clinique. Presses Universitaires de France. https://doi-org.ezproxy.u-paris.fr/10.3917/puf.chila.2013.01
– Dictionnaire Le Robert
– Emmanuelli, M. (2003). L’examen psychologique en pratique clinique : les apports de la théorie psychanalytique. Le Carnet PSY, 82, 15-17. https://doi.org/10.3917/lcp.082.0015